dimanche 1 juin 2014

2014-06-01 - A - 7° Dimanche de Pâques - La grande prière de Jésus « Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1-11a)


7ème Dimanche de Pâques
1ère lecture : Les disciples réunis dans la prière après l'Ascension (Ac 1, 12-14)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Les Apôtres, après avoir vu Jésus s'en aller vers le ciel, retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem, qui n'est pas loin. (La distance ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat.)
Arrivés dans la ville, ils montèrent à l'étage de la maison ; c'est là qu'ils se tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, arthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
D'un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.
2ème lecture : Bienheureux les persécutés pour le Christ (1P 4, 13-16)
Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre
Mes bien-aimés, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d'être dans la joie et l'allégresse quand sa gloire se révélera.
Si l'on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous, puisque l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous.
Si l'on fait souffrir l'un de vous, que ce ne soit pas comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme dénonciateur.
Mais si c'est comme chrétien, qu'il n'ait pas de honte, et qu'il rende gloire à Dieu à cause de ce nom de chrétien.
Evangile : La grande prière de Jésus : « Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1-11a)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur ne vous laisse pas orphelins : il reviendra vers vous, alors votre cœur connaîtra la joie. Alléluia. (cf. Jn 14, 18; 16, 22)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il leva les yeux au ciel et pria ainsi : « Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle, c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
Moi, je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confiée.
Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j'avais auprès de toi avant le commencement du monde.
J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèlement ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m'avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d'auprès de toi, et ils ont cru que c'était toi qui m'avais envoyé.
Je prie pour eux ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés : ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et je trouve ma gloire en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »





Nous venons de vivre l’Ascension et nous sommes maintenant dans la dernière ligne droite vers la Pentecôte.

Au soir du Jeudi Saint, quand nous avons entendu les derniers textes menant à l’arrestation de Jésus puis à son jugement et sa crucifixion nous avions un sentiment d’accomplissement…

Tout était alors joué et nous savions que les heures qui allaient arriver passeraient par le chemin de la Passion pour nous conduire inévitablement à la résurrection qui est le fondement de notre foi chrétienne.

Depuis plusieurs semaines les textes nous conduisent à ce dimanche et si nous les avons bien écoutés, ces textes nous donnent eux aussi un goût d’accomplissement mêlé de quelques dernières recommandations.

Ces recommandations – commençons par là - se trouvent dans la seconde lecture.

A son époque déjà, Saint Pierre prédisait de nombreuses souffrances pour les chrétiens.
« Si l’on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous »
« Si l’on fait souffrir l’un de vous… Si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu à cause de son nom de chrétien. »

Vu de notre vingt et unième siècle nous trouvons peut-être qu’il y va fort… Être heureux, rendre gloire quand on nous fait souffrir… C’est « un peu » difficile…
Nombreux sont, encore aujourd’hui, de par le monde, les chrétiens qui souffrent pour leur foi.

Bizarrement, ils ne font pas ou tellement peu la unes de nos journaux qui leur préfèrent la poussée des extrêmes aux élections, ou les malversations en tous genres des partis politiques historiques, aux souffrances des chrétiens.
Je sais que je l’ai déjà dit et que ca peut paraître rengaine, mais nombre de nos frères chrétiens souffrent de par le monde souvent dans la plus grande indifférence, sacrifiés sur l’Autel de l’audimat de nos médias.

Sont ils heureux ces chrétiens ? Non, c’est sur !
Ils souffrent et tout le monde – ou presque – s’en fou !

Et pourtant ils sont nombreux à continuer à prier est à espérer… Ils sont encore plus nombreux, malgré les souffrances, à refuser d’abjurer leur foi en Jésus Christ.

Sont-ils fous ?
Je ne suis pas sur que nous saurions en faire autant…
Le monde qui nous entoure est de plus en plus égoïste… c’est souvent le règne du chacun pour soi et dieu pour tous… S’il existe…

Et bien, tous ces chrétiens sont l’exemple que nous donne Saint Pierre dans la seconde lecture, ces hommes et ces femmes, pour qui nous devons continuer à prier, qui souvent vivent la peur au ventre mais qui tiennent bon parce qu’ils ont Dieu pour compagnon de route dans leur quotidien…

C’est sans doute un concept qui est bien loin de nos perceptions, mais cela doit nous interpeler, nous qui vivons encore - mais pour combien de temps - dans un pays où même si nous sommes parfois raillés, il nous est encore possible de vivre notre foi sans craindre pour notre vie.

Mais les textes de ce dimanche ne se résument pas à cet exemple de foi, à ces quelques recommandations dont je parlais tout à l’heure.

Je parlais aussi d’une sensation d’accomplissement… C’est ce que nous entendons dans la première lecture…

Le Christ vient de quitter notre monde en laissant son Eglise à ses Apôtres.
Si le texte cite leurs prénoms un par un, c’est pour nous redire qu’ils étaient les compagnons de la première heure, ceux qui ont cheminé avec le Christ en personne et qui maintenant sont dépositaire de l’Eglise et du message d’Amour de Dieu.

Dorénavant, comme ils le font dans ce texte, ils se retrouveront toujours dans la prière avant de commencer quoique ce soit au nom du Christ.
Ils ne peuvent pas partir en mission sans ce temps de prière ; c’est par là qu’il leur faut systématiquement commencer.

Et il en est de même pour nous.
Prions-nous Dieu avant de commencer notre journée ?
Est-ce que nous la lui offrons nous avant qu’elle ne commence pour qu’elle soit réellement ce qu’Il veut en faire ou est-ce que nous fonçons tête baissée en tentant toujours de tout résoudre par nous même avant de nous en remettre à Dieu, quand nous n’oublions pas tout simplement de nous adresser à lui ?

Prier, ce n’est pas d’abord adresser nos demandes à Dieu ; Cela nous fait sans doute du bien de le faire mais il est notre Père, et il sait bien mieux que nous ce dont nous avons réellement besoin.

Le plus important dans la prière, c’est de nous accorder à l’amour de Dieu et de le laisser nous en imprégner.

Tout comme les Apôtres dans la première lecture, il est donc indispensable de nous en remettre à Lui dans la prière avant toute chose chaque jour.

Comme bien souvent l’Evangile de ce jour fait écho à cette première lecture.

Nous parlions de prière ? Et bien le Christ lui-même nous montre l’exemple…
Nous l’avons vu prier longuement au jardin des oliviers avant son arrestation ; Et bien une nouvelle fois nous le retrouvons en prière… Tout est accompli… Il va quitter notre monde et plus personne ne le reverra… Mais avant cela il s’en remet au Père.

Le Père et le Fils sont lié c’est ce que nous dit cette belle prière.

Sa mort sur la croix n’a pas été un échec mais la grande victoire de l’amour sur la mort et le péché.
Comme le voulait Le Père, La Parole a été transmise aux plus petits, et le relais est maintenant assuré par l’intermédiaire des Apôtres que le Christ n’a cessé d’enseigner, particulièrement ces dernières semaines dans tous les textes que nous avons entendu.

La prière de Jésus n’est pas une demande, c’est avant tout une prière de remerciements !

Dans ce texte nous découvrons ce que doit être une vraie prière.
Trop souvent, nous nous plaignons de ce qui ne va pas et nous demandons au Seigneur de nous aider… Souvent d’ailleurs à notre façon d’avantage qu’à la sienne.

Ce texte nous rappelle que la plus belle forme de prière c’est la louange et l’action de grâce. Et c’est le Christ lui-même qui nous montre l’exemple : Remercier avant de demander… Remercier pour tout ce que le Père nous donne et auquel nous sommes souvent tellement habitués que nous ne le remarquons même plus… Remercier avant de demander pour être sur de bien caler nos cœurs sur celui du Père et ainsi lui demander ce qu’il convient de lui demander et non pas des futilités.

Peut-être l’avez vous remarqué, le texte de la première lecture nous disait que la Vierge Marie était aux côtés des Apôtres tandis qu’ils priaient.

Elle est également présente dans l’Eglise d’aujourd’hui pour accompagner et soutenir nos prières.
Elle nous dit à nous aujourd’hui ce qu’elle disait aux serviteurs de la fête lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ! ».
A nous de jouer maintenant.


Amen

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire