dimanche 12 janvier 2014

2014-01-12 - A - Le Baptême du Seigneur - Le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)


Le Baptême du Seigneur
Fête du Seigneur

1ère lecture : Le serviteur de Dieu consacré pour le salut des hommes (Is 42, 1-4.6-7)



Lecture du livre d'Isaïe



Ainsi parle le Seigneur :
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j'ai mis toute ma joie. J'ai fait reposer sur lui mon esprit ; devant les nations, il fera paraître le jugement que j'ai prononcé.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n'entendra pas sa voix sur la place publique.
Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, il fera paraître le jugement en toute fidélité.
Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé, jusqu'à ce qu'il impose mon jugement dans le pays, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses instructions.

Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice, je t'ai pris par la main, je t'ai mis à part, j'ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot ceux qui habitent les ténèbres.

2ème lecture : Le ministère du Sauveur commence à son baptême (Ac 10, 34-38)



Lecture du livre des Actes des Apôtres



Quand Pierre arriva à Césarée, chez un centurion de l’armée romaine, il s'adressa à ceux qui étaient là : « en vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l'adorent et font ce qui est juste. Il a envoyé la Parole aux fils d'Israël, pour leur annoncer la paix par Jésus Christ : c'est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous.

Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les débuts en Galilée, après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth, Dieu l'a consacré par l'Esprit Saint et rempli de sa force. Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui. »

Evangile : Le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)



Alléluia. Alléluia.

Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Aujourd'hui, le ciel s'est ouvert, l'Esprit descend sur Jésus, et la voix du Père domine les eaux : « Voici mon Fils, mon bien-aimé ! »

Alléluia (cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui.
Jean voulait l'en empêcher et disait : « C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire. 

Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. »




Il y a une semaine nous étions à Bethléem avec les mages.
Nous étions alors dans les festivités de Noël où – avec les mages – nous nous réjouissions de la naissance du Sauveur.

Aujourd’hui nous sommes trente ans plus tard pour fêter ensemble l’entrée de Jésus dans son ministère public.

Son baptême, ou plus précisément son entrée dans la vie publique et sa mission étaient déjà annoncée six siècles plus tôt par Isaïe.

Ce dernier annonce au peuple d’Israël, qui est en exil à Babylone, l’arrivée prochaine du « Serviteur » qui aura pour mission d’accomplir la volonté de Dieu, celui qui assurera la mission d’accomplir l’œuvre de salut de Dieu, une œuvre d’amour qui doit conduire l’humanité au vrai bonheur.

Englués dans les problèmes de notre vingt unième siècle, nous nous disons peut que ce texte est bien compliqué.

Nous pensons peut-être également, en regardant les problèmes en tous genres dans lesquels nos sociétés se trouvent 21 siècles plus tard, que ce beau texte n’est qu’un poème destiné à remonter le moral des troupes comme on dit, et que les belles promesses qu’il nous fait ne se sont pas encore réalisées… Si elles finissent par se réaliser un jour.

Regardons si le texte de la seconde lecture nous en dit d’avantage…

Cette lecture, extraite des actes des apôtres, nous redit en substance ce que nous révélaient les textes de la semaine dernière, à savoir que Dieu aime tous les hommes…

Son amour n’est pas une condition… Il n’aime pas ceux qui l’aiment, il aime inconditionnellement tous les hommes… Les justes et les pécheurs, les chrétiens, ceux qui pratiquent toute autre religion et même ceux qui ne croient pas… Pas encore… En Lui.

Imaginez le choc pour les hommes de son temps, ces hommes qui depuis des générations pensaient faire partie du SEUL peuple aimé de Dieu.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils ont largement contribué à la mort du Christ…

Pour nous aussi 21 siècle plus tard c’est un peu difficile à comprendre…

Nous savons que nous ne sommes pas parfaits…
Nous tentons plus ou moins, avec les limites de notre humanité de suivre les commandements de Dieu…
Tantôt parce que nous voulons bien essayer de croire que ca peut nous aider… Tantôt également en nous disant qu’à défaut de nous faire du bien ca ne peut pas nous faire de mal et qu’on ne sait jamais… Peut-être que finalement une fois que nous aurons quitté cette terre ca pourra nous être utile.

Quand je dis que c’est un peu difficile à comprendre, c’est aussi parce que parfois, quand nous voyons les difficultés dans lesquelles se trouvent notre monde nous nous demandons comment notre Dieu peut aussi aimer celles et ceux qui vivent très bien en ne se souciant absolument pas des autres, voir même bien souvent en ne pensant qu’à eux seuls et en n’ayant que le seul souci de leur propre bienêtre.

Nous sommes nombreux à nous demander pourquoi Dieu n’intervient pas plus souvent… Pour éviter les catastrophes naturelles, pour corriger nos hommes politiques, pour nous aider à résoudre les problèmes de notre monde à commencer par la guerre et la famine…

Au passage nous aimerions d’ailleurs bien qu’il en profite pour venir corriger ce voisin qui ne comprend rien à rien, ce collègue avec lequel je ne m’entends pas, mes enfants qui ne travaillent pas à l’école, etc. etc.

Un second texte qui nous en dit un peu plus mais qui au final nous laisse aussi avec des questions et des incompréhensions…

Et voici le texte de l’Evangile.

Ce texte nous rapporte l’évènement du Baptême de Jésus…
Voyons si ce texte nous éclaire d’avantage.

Nous le savons déjà, c’est la première manifestation publique de Jésus.
Il se mêle à la foule des pécheurs pour recevoir le baptême comme eux… Lui le Fils de Dieu, Lui qui est exempt de péché, demandé à Jean de le Baptiser comme les autres hommes.

La symbolique de cet évènement nous dit que Jésus est entré dans le Jourdain exempt de tous péchés mais qu’il en est ressorti porteur de tous les péchés du monde.

Dit autrement, le Baptême que reçoit Jésus n’est pas utile pour lui mais il l’est pour ses contemporains comme il l’est pour chacun de nous 21 siècles plus tard.

Si Jésus à choisi de recevoir le Baptême, c’est pour être immergé avec les hommes si proche d’une vie d’homme tout ce qu’il y a de plus standard avec ses joies et ses peines avec ses forces et ses faiblesses…

Ses faiblesses…
Ces faiblesses ce sont nos incapacités à aimer suffisamment celles et ceux qui nous entourent.

Si nous acceptons de regarder nos vies telles qu’elles sont réellement.
Si nous avons le courage de nous regarder tels que nous sommes en essayant pour une fois de ne pas trop regarder nos qualités mais plutôt nos défauts, ces limites comme nous les appelons pudiquement.

Si nous acceptons de faire cela, alors nous nous rendrons compte que ce sont aussi ces limites qui sont lourdes à porter et qui au final nous rendent malheureux…
Ce sont toujours les limites des hommes qui font souffrir les hommes…

Ces limites sont nos manques d’amour.

Encore une fois, regardons nous en vérité…
Tous autant que nous sommes, regardons avec lucidité et honnêteté des moments difficiles de notre vie, ces moments où nous ne sommes pas arrivés à nous entendre avec untel ou unetelle parce que ceci ou parce que cela…
Ces moments où nous avons fait passer notre intérêt avant celui de l’autre…
Ces moments où nous avons pensé à notre propre bonheur avant de penser à celui de l’Autre…
Ces moments où nous avons pris des décisions parfois radicales en nous trouvant toujours de très bonnes excuses pour masquer ce manque d’amour pour l’autre…

Je suis sur que comme moi vous saurez trouver ce genre de moment dans votre vie…

Et bien la bonne nouvelle, celle qui peut réellement nous permettre d’espérer, celle que nous annonçait déjà Isaïe dans la première lecture, celle qui transpirait dans la lecture des actes des apôtres, celle que nous redit enfin l’Evangile, c’est que Jésus est venu nous libérer de tout cela.

Ce n’est pas de la magie, c’est de l’Amour !
Un amour inconditionnel que le Christ nous apporte en exemple pour nous montrer le chemin…

Mais peut-être vous dites-vous que pour lui c’était facile… après tout il était Fils de Dieu… Il n’avait qu’à demander à son Père de l’aider pour que tout soit plus simple…

Et bien justement en prenant notre condition humaine, c’est ce qu’il a choisi de NE PAS faire…

Il a voulu prendre notre condition humaine pour se faire plus proche de chacune et chacun d’entre nous, nous montrer que même dans cette condition humaine, il était possible de donner, de tout donner pour rendre les autres heureux et que c’est finalement cela qui nous rend heureux nous aussi.

Et vous me direz encore que ce n’est pas facile !
Ces fameuses limites dont je viens de parler sont toujours là…
Elles ne vont pas s’envoler du jour au lendemain…

Et bien c’est pour cela que nous est offert le baptême !
Comprenons bien, par ce baptême, nous sommes plongés dans l’océan de l’amour de Dieu !

C’est important pour nous !
Vous le savez comme moi, nous vivons dans un monde guetté par la haine et la violence.
Et bien c’est pourtant dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés, tels que nous sommes, avec nos qualités mais avec nos limites aussi, pour lui dire et lui montrer par toute notre vie que Dieu l’aime !

A notre tour nous sommes invités à agir en serviteurs pour porter Dieu à nos frères !
Encore une fois ca ne sera pas facile, mais n’oublions pas que par notre Baptême, Dieu s’est engagé à être à nos côtés chaque jour et particulièrement quand les choses nous paraîtront difficiles.

Arrêtons de vouloir tout porter tous seuls.
Laissons-le nous aider à porter les instants de nos vies, laissons le nous accompagner sur ce vrai chemin de bonheur !


Amen

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