dimanche 8 décembre 2013

2013-12-08 - A - 2° Dimanche de l'Avent - Jean Baptiste annonce que le Messie vient juger le monde (Mt 3, 1-12)


2° Dimanche de l’Avent


1ère lecture : Le Messie, roi de paix (Is 11, 1-10)



Lecture du livre d'Isaïe



Parole du Seigneur Dieu :
Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l'esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur,
qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas d'après les apparences, il ne tranchera pas d'après ce qu'il entend dire.
Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays. Comme un bâton, sa parole frappera le pays, le souffle de ses lèvres fera mourir le méchant.
Justice est la ceinture de ses hanches ; fidélité, le baudrier de ses reins.

Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira.
La vache et l'ourse auront même pâturage, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra, sur le trou de la vipère l'enfant étendra la main.
Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.

Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.

2ème lecture : L'espérance offerte par l'Écriture s'étend à toutes les nations (Rm 15, 4-9)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains



Frères, tout ce que les livres saints ont dit avant nous est écrit pour nous instruire, afin que nous possédions l'espérance grâce à la persévérance et au courage que donne l'Écriture. Que le Dieu de la persévérance et du courage vous donne d'être d'accord entre vous selon l'esprit du Christ Jésus. Ainsi, d'un même cœur, d'une même voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.

Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu, vous qui étiez païens. Si le Christ s'est fait le serviteur des Juifs, c'est en raison de la fidélité de Dieu, pour garantir les promesses faites à nos pères ; mais, je vous le déclare, c'est en raison de la miséricorde de Dieu que les nations païennes peuvent lui rendre gloire ; comme le dit l'Écriture : Je te louerai parmi les nations, je chanterai ton nom.

Evangile : Jean Baptiste annonce que le Messie vient juger le monde (Mt 3, 1-12)



Alléluia. Alléluia.

Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : tout homme verra le salut de Dieu.

Alléluia (cf. Lc 3, 4.6)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.

Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui,
et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion, et n'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père' ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.

Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »




J’ai une excellente nouvelle pour vous aujourd’hui : Dieu nous aime et il veut absolument nous sauver… Il le veut envers et contre tout, il le veut même quand nous, nous n’y croyons bien souvent plus.

De semaine en semaine, tout au long de cet Avent, c’est ce que vont nous rappeler les textes qui nous seront proposés.

Peut-être vous dites vous qu’effectivement, d’année en année, même si nous avons trois années liturgiques, nous retrouvons les mêmes textes, des textes que nous connaissons bien et qui n’ont bien souvent plus beaucoup de surprise pour nous.

Peut-être vous dites vous que c’est à la limite une rengaine qu’on nous sert et qui comme toutes les rengaines ne fait plus d’effet tellement on l’a entendue.

Et bien je suis désolé de le dire mais ceux d’entre vous qui penseraient cela sont en danger… En danger de ne pas pouvoir recevoir tout l’amour que le Christ viendra vous transmettre le 25 décembre…

Ceux d’entre vous qui penseraient cela ont plus que jamais besoin pour ce Noël, d’entendre une nouvelle fois ce message d’espérance qui nous est délivré, plus que jamais besoin d’entendre les textes de ce jour qui nous rappellent combien Dieu nous aime et combien il ne demande qu’à nous conduire au bonheur.

Non, le Christ n’a pas disparu à Jamais…
Non, il n’était pas juste un homme qui aurait fait son effet il y a deux mille ans mais dont les bienfaits se seraient perdus dans l’histoire au fil des guerres et des horreurs dont les hommes sont parfois capables.

Chaque jour les médias nous déversent les mauvaises nouvelles dont nous sommes tellement friands… Chaque fois que nous allumons notre téléviseur pour le journal télévisé, nous pouvons être certains que les journalistes vont rivaliser d’intelligence pour nous livrer les détails les plus croustillants des évènements les plus sordides… Et s’ils ne le sont pas assez ils n’auront aucun scrupule à les imaginer pour rendre plus attractives ces nouvelles qui nous garderont quelques instants encore en haleine devant la chaine à laquelle ils appartiennent.

Et pourtant notre monde n’est pas le ramassis de douleurs qu’ils veulent bien nous servir… Je devrais plutôt dire « n’est pas seulement le ramassis de douleurs qu’ils veulent bien nous servir... »

A notre époque, comme à celle de Jésus, des hommes et des femmes toujours aussi nombreux sont, pas leur dévouement, leur altruisme, les témoins d’un Amour qui dépasse l’humanité et toutes ses horreurs d’un Amour que Dieu lui a insufflé, un amour qui peut dépasser et soigner toutes les plaies de notre temps.

Sur le chemin vers Noël, les textes d’aujourd’hui sont venus nous rappeler tout cela.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe s’adresse à une population qui ne croit plus meurtrie qu’elle est par les guerres successives avec les pays voisins… persécutée, humiliée, fragilisée par plusieurs défaites…

Isaïe leur rappelle que de presque rien Dieu peut tout faire…
De la souche de Jessé, une souche qui dans ce texte est l’image de la mort et de la désolation, Dieu fera renaître la maison de David qui a pourtant été détruite sous leurs yeux.

Le parallèle avec notre 21ème siècle est tout trouvé…
Les temps sont durs… Ils le sont pour de nombreux hommes sur notre terre… Ils le sont aussi pour les chrétiens, des chrétiens plus nombreux chaque jour à être persécutés pour leur foi.

Ces journalistes que j’aime tant se gardent bien de nous le montrer mais des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer ces martyrs de notre temps.

Nous pourrions nous aussi baisser les bras… Nous demander où est Dieu… C’est pourquoi je disais tout à l’heure que si nous agissons ainsi alors nous sommes en danger… En danger de passer à côté du message de Noël, le message que le Christ nous adresse et dans lequel il nous rappelle encore et encore que c’est sont Amour qui triomphera que c’est son Amour qui triomphe déjà chaque fois qu’un homme ne se résigne pas, chaque fois qu’un homme refuse l’égoïsme et l’indifférence pour se lever et se mettre au service de ses frères.

De ce peu, d’un simple geste de soutien, d’un simple regard fraternel, Dieu peut tout ! Il peut relever l’homme dans la peine… il peut remettre en marche celui qui a osé ce geste, ce regard…
De ce peu Dieu peut relever l’Eglise, l’humanité toute entière…

Et il ne nous demande à nous que ce peu pour pouvoir Lui, faire le reste…

Saint Paul insiste justement sur ces gestes que nous devons avoir à l’égard de nos frères…

Il rappelle aux chrétiens de son temps quels comportements ils doivent avoir pour répondre à l’Amour de Dieu qui nous envoie son Fils Unique !

Ces comportements sont toujours valables pour nous 21 siècles plus tard…
Accueillir notre prochain, chercher à vivre avec lui dans l’unité, étudier et méditer la Parole de Dieu.

Et tant pis si ces valeurs semblent d’un autre âge à ceux qui nous entourent…
Et tant pis s’ils se moquent de nous ouvertement…
Et tant pis si nous passons pour les naïfs de notre temps…

Ce sont bien là les vraies valeurs d’Amour de Dieu, ces fameuses valeurs qui sont ces peux dont nous parlait Isaïe dans la première lecture, ces peux dont Dieu peut faire tant de bien !

Et comme si cela ne suffisait pas l’Evangile vient si je puis dire en repasser une couche !

Cet Evangile – qu’une fois encore nous connaissons bien – nous parle de Jean-Baptiste qui prêche dans le désert…

Jean-Baptiste est lui aussi un exemple pour chacun de nous…

Il ne s’en prend à personne en particulier mais il fustige les mauvais comportements avec une force semblable à la douceur qu’il déploie pour les petits et les humbles.

Il veut rassurer les petits, ceux qui se sentent misérables et indignes du royaume de Dieu tout autant qu’il met en garde ceux qui se sentent « au dessus du panier » comme on dit aujourd’hui, ceux qui, aveuglés par leur orgueil se croient à tort, obligatoirement destinés au dit royaume.

Ces derniers sont aimés de Dieu eux aussi et loin de les condamner Jean-Baptiste veut les réveiller pour qu’ils ne sombrent pas définitivement dans l’autosuffisance à laquelle les entraine leur humanité.

Et si au détour d’une phrase il les appelle « engeance de vipère » ce n’est pas pour les condamner définitivement, mais pour leur faire comprendre que s’ils ne changent pas de comportement, ils ne vaudront guère mieux que le Diable lui-même, ce tentateur qui entraine tant d’âmes à leur perte.

Et pourtant il y avait beaucoup d’hommes pour ne pas écouter Jean-Baptiste et même pour se moquer de lui… C’est de la que vient l’expression « prêcher dans le désert »

Tout cela est une fois de plus transposable 21 siècles plus tard…

Il peut nous arriver à nous aussi d’avoir l’impression de prêcher dans le désert, autrement dit, de tenter de porter la bonne parole mais de sentir qu’elle ne trouve aucune âme ou se développer dans ce monde qui ne croit plus en grand-chose et plus particulièrement en Dieu.

Nous sommes les premiers à être concernés par les paroles de Jean-Baptiste…
Nous devons profiter de ce temps de l’Avent pour changer de vie, abandonner nos manteaux d’égoïsme et d’indifférence pour nous mettre au service de nos frères.

Mais nous sommes également Jean-Baptiste lui-même…

21 siècles plus tard nous sommes nous aussi invités à ne pas baisser les bras et à continuer sans relâche à prêcher dans le désert, à proclamer avec foi et force que nous croyons que cet enfant qui va nous arriver dans quelques jours maintenant, est vraiment le Fils de Dieu et que si nous croyons réellement en l’Amour de Dieu qu’il nous apporte alors nous pouvons changer les choses et rendre notre monde meilleur.

A notre tout, avec des petits riens, nos souches de Jessé à nous, nous donnerons à Dieu l’occasion de tout changer dans notre monde.

Quelle plus belle période que Noël pour nous dépasser…
Quelle plus belle période que Noël pour nous investir au service des plus pauvres…

Nous ne nous en sentons pas capables ? Alors qu’à cela ne tienne… Nous avons tous nos propres souches de Jessé… Cela peut par exemple être ce risque nous accepterons enfin de prendre en offrant notre pardon à quelqu’un que nous n’en trouvions pas digne jusque là…

Cela peut prendre mille formes, chacun d’entre nous à la sienne…

Préparer la venue de notre Seigneur à Noël, passe par tous les gestes d’accueil, de pardon, de don de soi que nous pourrons imaginer.

Aujourd’hui, Jean-Baptiste nous envoie vers celui qui va baptiser dans l’Esprit Saint et le feu… Ce feu dont nous parle l’Evangile, c’est celui de l’Amour de Dieu…

Ce n’est pas un feu qui dévore, mais une lumière qui réchauffe et éclaire le cœur et la vie de tout homme.


Amen

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