dimanche 11 août 2013

2013-08-11 - C - 19ème dimanche du Temps Ordinaire - Se tenir prêts pour le retour du Seigneur (brève 35-40) (Lc 12, 32-48)



19ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 



1ère lecture : Dieu vient la nuit sauver son peuple (Sg 18, 6-9)



Lecture du livre de la Sagesse



La nuit de la délivrance pascale avait été connue d'avance par nos Pères ; assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie.
Et ton peuple accueillit à la fois le salut des justes et la ruine de leurs ennemis.
En même temps que tu frappais nos adversaires, tu nous appelais pour nous donner ta gloire.
Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice, et ils consacrèrent d'un commun accord cette loi divine : que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire ; et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères.

2ème lecture : La foi d'Abraham, modèle de la nôtre (brève : 1-2.8-12) (He 11, 1-2.8-19)



Lecture de la lettre aux Hébreux



Frères,
la foi est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. Et quand l'Écriture rend témoignage aux anciens, c'est à cause de leur foi.

Grâce à la foi, Abraham obéit à l'appel de Dieu : il partit vers un pays qui devait lui être donné comme héritage. Et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner comme étranger dans la Terre promise ; c'est dans un campement qu'il vivait, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse que lui, car il attendait la cité qui aurait de vraies fondations, celle dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l'architecte.

Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d'avoir une descendance parce qu'elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa promesse. C'est pourquoi, d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des hommes aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer, que personne ne peut compter.

C'est dans la foi qu'ils sont tous morts sans avoir connu la réalisation des promesses ; mais ils l'avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c'est montrer clairement qu'on est à la recherche d'une patrie. S'ils avaient pensé à celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d'y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Et Dieu n'a pas refusé d'être invoqué comme leur Dieu, puisqu'il leur a préparé une cité céleste.

Grâce à la foi, quand il fut soumis à l'épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu'il avait reçu les promesses et entendu cette parole : C'est d'Isaac que naîtra une descendance qui portera ton nom.  Il pensait en effet que Dieu peut aller jusqu'à ressusciter les morts : c'est pourquoi son fils lui fut rendu ; et c'était prophétique.


Evangile : Se tenir prêts pour le retour du Seigneur (brève : 35-40) (Lc 12, 32-48)



Alléluia. Alléluia.

Soyez vigilants et demeurez prêts : vous ne connaissez pas l'heure où le Fils de l'homme viendra.

Alléluia (cf. Mt 24, 42.44)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s'use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n'approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. S'il revient vers minuit ou plus tard encore et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l'heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? »
Le Seigneur répond : « Quel est donc l'intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si le même serviteur se dit : 'Mon maître tarde à venir', et s'il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n'a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n'en recevra qu'un petit nombre. À qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l'on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »



Les dimanches du temps ordinaires se suivent.

Comme j’ai déjà eu maintes fois l’occasion de le dire, ce ne sont pas des dimanches où il ne se passe rien…

Même s’ils ne sont pas l’occasion de fêtes majeures dans notre année liturgique, ils ne sont pour autant pas des dimanches de repos, des dimanches où nous n’apprenons rien de Dieu ou de nous-mêmes, des dimanches où nous pourrions mettre notre foi et nos actions en veilleuse.

Loin d’être cela, ces dimanches nous permettent de revisiter semaine après semaine les fondements de notre foi.

J’ai pour habitude de vous proposer que j’appellerai des titres à ces textes dominicaux et cette fois je dirai que nous sommes invités à remettre nos vies à « l’heure de Dieu ! ».

Pour la percevoir cette heure de Dieu, je vous propose cette semaine de cheminer au travers des trois lectures qui nous sont proposées…

Pour une fois, je vous propose de les aborder dans l’ordre, un ordre qui va en quelque sorte crescendo…

Première lecture : le Livre de la Sagesse.

Ce texte nous rappelle qu’en leur temps, les Hébreux étaient prêts pour partir sur l’ordre de Dieu…
Nous imaginons bien que parmi eux, il devait y avoir des gens qui doutaient, qui se demandaient où cela allait bien pouvoir les entrainer et pourtant, sur l’ordre de dieu, le peuple s’est mis en marche.

Peut-être le passage où le peuple rend grâce pour la mort de ses ennemis – c'est-à-dire Pharaon et les Egyptiens – peut-être ce passage vous aura-t’il interpelé voir choqué…

N’oublions pas que l’homme chemine lentement…
Il faudra du temps au peuple élu pour comprendre et mettre en pratique l’Amour de Dieu qui se destine également aux ennemis de son peuple.

D’ailleurs, si vous regardez le monde qui vous entoure, vous verrez bien que nous n’avons toujours pas fini de cheminer…

Aujourd’hui encore, ne nous arrive t’il pas de trouver juste que nos « ennemis » trouvent eux aussi la souffrance sur leur chemin ?

Vingt et un siècle après le Christ et son message d’Amour et de Paix nous continuons à trouver juste le fait que nos ennemis souffrent aussi…

Vous le voyez : Nous continuons à apprendre ! Nous cheminons toujours !

La seconde lecture quant à elle – la lettre aux Hébreux – nous montre en quelque sorte le chemin.

C’est grâce à la foi que nous pouvons rester en éveil !
C’est elle qui nous permet de toujours nous tenir prêts pour le jour où le Seigneur reviendra, pour – en quelque sorte – être comme je le disais tout à l’heure à « l’heure de Dieu » !

Et l’auteur de cette lettre nous parle de personnages illustres.
Il nous donne les exemples de ces témoins qui, bien avant le Christ lui-même, nous ont montré le chemin à suivre, la façon dont il fallait tourner sa vie toute entière vers l’attente de Dieu !

Au-delà du fait que ce texte nous donne nos ancêtres comme exemple, il commence à nous apprendre ce que le Christ nous apprendra par sa mort et sa résurrection, à savoir que « la foi est le moyen de posséder déjà ce que nous espérons tous »…

C’est sans doute là une phrase bien mystérieuse sur laquelle nous allons revenir dans quelques instants.

Et voici donc le texte de l’Evangile de Saint Luc…

Ce texte commence par une bonne, une excellente nouvelle, qui passerait presque inaperçue alors qu’elle est LA bonne nouvelle destinée à chacune et chacun d’entre nous : « …votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ».

Cette petite phrase plante cependant le décor de tout l’Evangile.
Elle nous rappelle une nouvelle fois que c’est à nous, ses créatures imparfaites qui cheminent à petits, tous petits pas, que Dieu destine son royaume !

Autrement dit, le Père veut avant tout notre bonheur !
Sans cesse Il cherche à nous donner cet Amour qu’il a pour nous et à nous combler de ses bienfaits… Et ce n’est pas une promesse qu’il fait pour le jour de notre mort, mais une promesse qu’Il souhaite nous rendre accessible dès ici bas…

Souvenez vous de la phrase que j’ai prononcée tout à l’heure : « la foi est le moyen de posséder déjà ce que nous espérons tous »… Dieu nous veut heureux dès ici bas.

Dans la suite du texte, le Christ insiste très fortement sur le fait que nous devons toujours faire notre maximum pour être prêts à la venue du Père.

Comme à son habitude, pour nous faire comprendre les choses, il emploie une parabole, celle des serviteurs qui attendent le retour de leur maître…

Ils savent qu’Il va revenir car il le leur a promis… Mais ils ne savent pas quand…

La métaphore est très simple et très claire … et nous pouvons très facilement faire le parallèle avec notre monde au travers des époques…

Dans les premiers temps, il était presque « facile » pour celles et ceux qui avaient été les contemporains du Christ de rester éveillés…
Ils avaient entendu de la bouche même du Fils de Dieu cette promesse de retour…

Mais le temps à passé et malgré la promesse faite par Dieu, les hommes ont commencé à trouver le temps long…

Au travers des âges il y a toujours eu, et il y a encore de nos jours, des hommes et des femmes qui ont découvert la Parole de Dieu, qui y ont cru pendant un moment, mais qui par lassitude d’attendre, et en voyant comment va notre monde, ont fini pas baisser les bras.

Pourtant le Christ nous invite à garder notre lampe allumée.

Le pape Jean-Paul II disait que cette lampe c’est « celle de la foi, celle de l’espérance et celle de la prière ». La voilà la manière de nous mettre à l’heure de Dieu !

Ce qui nous est demandé, c’est d’agir jour après jour, sans nous lasser, sans baisser les bras, de continuer à faire la volonté du Père et cette volonté est entièrement résumé dans les deux premiers commandements. Il s’agit une nouvelle fois d’aimer Dieu ET nos frères.

Dieu nous demande de continuer à le louer, le sanctifier, le célébrer chaque fois que nous le pouvons mais également à aimer nos frères comme chacun d’entre nous espère être aimé de Dieu.

Nous sommes donc dans le temps de l’attente… Et durant ce temps, les tentations sont nombreuses. Il est presque facile de prendre le mauvais chemin…

A force d’attendre nous nous lassons parfois et nous trouvons facilement de quoi combler cette attente dans des plaisirs contemporains qui malheureusement nous conduisent bien souvent à l’égoïsme et donc à notre propre perte.

Une nouvelle fois, petit à petit, parfois déçus par le monde dans lequel nous vivons et où nous avons chaque jour des exemples nous montrent que l’égoïsme permet à certains de s’en sortir, nous avons la tentation d’agir de même et de nous consacrer d’abord à nous et aux autres peut-être… S’il en reste…

C’est Jésus lui-même qui nous le dit : « Heureux les serviteurs que le Maître à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. »

Et revoilà que revient cette bonne nouvelle qui aurait pu passer inaperçue tout à l’heure : c’est Dieu lui-même qui par Amour se mettra au service de chacune et chacun de ceux qui auront su veiller…

Mais me direz-vous : « Il faut tenir… et dans le monde qui nous entoure ce n’est pas facile… Comment faire ? »

Je citais Jean-Paul II tout à l’heure… Il nous disait que cette lampe que nous devons tenir allumée, c’est celle de la foi, de l’espérance et de la prière…

Je vous livrais également tout à l’heure cette phrase qui dit que « la foi est le moyen de posséder déjà ce que nous espérons tous »

Ces deux phrases vont ensemble…

Et le moyen qui nous est donné de tenir le coup dans notre monde, le moyen qui nous est donné d’être heureux dès aujourd’hui, le moyen qui nous est donné pour garder la foi, l’espérance et savoir continuer à prier, c’est l’Eucharistie !

C’est LE moment où Dieu est là pour nous servir… Le moment où Il s’offre à nous, le moment où, pour utiliser une image un peu triviale mais qui traduit tellement bien les choses, le moment donc où nous pouvons faire le « Plein de Dieu ! »

Cette pose dominicale – dominicale mais n’importe quelle autre jour de la semaine en plus si nous en avons la possibilité ne peut pas nous faire de mal non plus – cette pose dominicale donc est à chaque fois l’occasion de vivre  et de revivre la rencontre avec le Christ, d’entendre son message d’Amour, de le mettre au regard de notre propre vie et de repartir dans le monde pour la mettre en pratique auprès de celles et ceux vers qui le Père nous envoie.

J’ai commencé cette homélie en disant que les textes du jour nous invitaient à remettre nos vies à « l’heure de Dieu ! » ; La messe dominicale est ce moyen qui nous est offert de sans cesse recaler nos vies sur l’heure de notre Père…

Elle est le moyen qui nous est OFFERT de ne pas nous endormir et de garder nos lampes allumées pour pouvoir goûter nous aussi à la promesse de notre Père qui ne veut qu’une chose : Notre bonheur !

Amen.

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