dimanche 24 mars 2013

2013-03-24 - C - Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - La Passion (brève 1-49) (Lc 22, 14-71; 23, 1-16.18-56)



Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur


La Passion



1ère lecture : Le Serviteur de Dieu accepte ses souffrances (Is 50, 4-7)

Lecture du livre d'Isaïe

Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un hommequi se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.
Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe.J e n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.
Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.

2ème lecture : Abaissement et glorification de Jésus (Ph 2, 6-11)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.

Evangile : La Passion (brève : 1-49) (Lc 22, 14-71; 23, 1-16.18-56)

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus

Pour nous,
le Christ s'est fait obéissant,
jusqu'à la mort,
et la mort sur une croix.
Voilà pourquoi
Dieu l'a élevé souverainement
et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc

Quand l'heure du repas pascal fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui.
Il leur dit : « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !
Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu. »
Il prit alors une coupe, il rendit grâce et dit : « Prenez, partagez entre vous. Car je vous le déclare : jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. »
Puis il prit du pain ; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Et pour la coupe, il fit de même à la fin du repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. Cependant la main de celui qui me livre est là, à côté de moi sur la table. En effet, le Fils de l'homme s'en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux l'homme qui le livre ! »
Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux allait faire cela.

Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d'entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
Mais il leur dit : « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.
Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi.
Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël.
Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment.
Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu sera revenu, affermis tes frères. »

Pierre lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort. »
Jésus reprit : « Je te le déclare, Pierre : le coq ne chantera pas aujourd'hui avant que, par trois fois, tu aies affirmé que tu ne me connais pas. »
Puis il leur dit : « Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? »
Ils lui répondirent : « Mais non. »
Jésus leur dit : « Eh bien maintenant, celui qui a de l'argent, qu'il en prenne, de même celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée, qu'il vende son manteau pour en acheter une. Car, je vous le déclare : il faut que s'accomplisse en moi ce texte de l'Écriture : Il a été compté avec les pécheurs. De fait, ce qui me concerne va se réaliser. »
Ils lui dirent : « Seigneur, voici deux épées. » Il leur répondit : « Cela suffit. »

Jésus sortit pour se rendre, comme d'habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent. Arrivé là, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. »
Puis il s'écarta à la distance d'un jet de pierre environ. Se mettant à genoux, il priait : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. Dans l'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance ; et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu'à terre. Après cette prière, Jésus se leva et rejoignit ses disciples qu'il trouva endormis à force de tristesse.
Il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. »

Il parlait encore quand parut une foule de gens. Le nommé Judas, l'un des Douze, marchait à leur tête. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser.
Jésus lui dit : « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ? »
Voyant ce qui allait se passer, ceux qui entouraient Jésus lui dirent : « Seigneur, faut-il frapper avec l'épée ? »
L'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite.
Jésus répondit : « Laissez donc faire ! » Et, touchant l'oreille de l'homme, il le guérit.
Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l'arrêter, chefs des prêtres, officiers de la garde du Temple et anciens : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais avec vous dans le Temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est maintenant votre heure, c'est la domination des ténèbres. »

Ils se saisirent de Jésus pour l'emmener et ils le firent entrer dans la maison du grand prêtre. Pierre suivait de loin. Ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et ils s'étaient tous assis là. Pierre était parmi eux. Une servante le vit assis près du feu ; elle le dévisagea et dit : « Celui-là aussi était avec lui. »
Mais il nia : « Femme, je ne le connais pas. »
Peu après, un autre dit en le voyant : « Toi aussi, tu en fais partie. » Pierre répondit : « Non, je n'en suis pas. »
Environ une heure plus tard, un autre insistait : « C'est sûr : celui-là était avec lui, et d'ailleurs il est Galiléen. »
Pierre répondit : « Je ne vois pas ce que tu veux dire. » Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta.
Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite : « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. »
Il sortit et pleura amèrement.

Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le maltraitaient. Ils lui avaient voilé le visage, et ils l'interrogeaient : « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? » Et ils lançaient contre lui beaucoup d'autres insultes.

Lorsqu'il fit jour, les anciens du peuple, chefs des prêtres et scribes, se réunirent, et ils l'emmenèrent devant leur grand conseil.
Ils lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le nous. »
Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si j'interroge, vous ne répondrez pas. Mais désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite du Dieu Puissant. »
Tous lui dirent alors : « Tu es donc le Fils de Dieu ? » Il leur répondit : « C'est vous qui dites que je le suis. »
Ils dirent alors : « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes nous l'avons entendu de sa bouche. »
Ils se levèrent tous ensemble et l'emmenèrent chez Pilate.
Ils se mirent alors à l'accuser : « Nous avons trouvé cet homme en train de semer le désordre dans notre nation : il empêche de payer l'impôt à l'empereur, et se dit le Roi Messie. »
Pilate l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C'est toi qui le dis. »
Pilate s'adressa aux chefs des prêtres et à la foule : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de condamnation. »
Mais ils insistaient : « Il soulève le peuple en enseignant dans tout le pays des Juifs, à partir de la Galilée jusqu'ici. »

À ces mots, Pilate demanda si l'homme était Galiléen.
Apprenant qu'il relevait de l'autorité d'Hérode, il le renvoya à ce dernier, qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là. À la vue de Jésus, Hérode éprouva une grande joie : depuis longtemps il désirait le voir à cause de ce qu'il entendait dire de lui, et il espérait lui voir faire un miracle. Il lui posa beaucoup de questions, mais Jésus ne lui répondit rien. Les chefs des prêtres et les scribes étaient là, et l'accusaient avec violence. Hérode, ainsi que ses gardes, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d'un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate. Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis, alors qu'auparavant ils étaient ennemis.

Alors Pilate convoqua les chefs des prêtres, les dirigeants et le peuple.
Il leur dit : « Vous m'avez amené cet homme en l'accusant de mettre le désordre dans le peuple. Or, j'ai moi-même instruit l'affaire devant vous, et, parmi les faits dont vous l'accusez, je n'ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation. D'ailleurs, Hérode non plus, puisqu'il nous l'a renvoyé. En somme, cet homme n'a rien fait qui mérite la mort. Je vais donc le faire châtier et le relâcher. »
Ils se mirent à crier tous ensemble : « Mort à cet homme ! Relâche-nous Barabbas. »
Ce dernier avait été emprisonné pour un meurtre et pour une émeute survenue dans la ville. Pilate, dans son désir de relâcher Jésus, leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils criaient : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
Pour la troisième fois, il leur dit : « Quel mal a donc fait cet homme ? Je n'ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort. Je vais donc le faire châtier, puis le relâcher. »
Mais eux insistaient à grands cris, réclamant qu'il soit crucifié ; et leurs cris s'amplifiaient.
Alors Pilate décida de satisfaire leur demande. Il relâcha le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre, celui qu'ils réclamaient, et il livra Jésus à leur bon plaisir.

Pendant qu'ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus. Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.
Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l'on dira : 'Heureuses les femmes stériles, celles qui n'ont pas enfanté, celles qui n'ont pas allaité !' Alors on dira aux montagnes : 'Tombez sur nous', et aux collines : 'Cachez-nous'. Car si l'on traite ainsi l'arbre vert, que deviendra l'arbre sec ? »
On emmenait encore avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.
Lorsqu'on fut arrivé au lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche.
Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font. » Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.
Le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Il était déjà presque midi ; l'obscurité se fit dans tout le pays jusqu'à trois heures, car le soleil s'était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.

À la vue de ce qui s'était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : « Sûrement, cet homme, c'était un juste. »
Et tous les gens qui s'étaient rassemblés pour ce spectacle, voyant ce qui était arrivé, s'en retournaient en se frappant la poitrine. Tous ses amis se tenaient à distance, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, et qui regardaient.

Alors arriva un membre du conseil, nommé Joseph ; c'était un homme bon et juste. Il n'avait donné son accord ni à leur délibération, ni à leurs actes. Il était d'Arimathie, ville de Judée, et il attendait le royaume de Dieu. Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Puis il le descendit de la croix, l'enveloppa dans un linceul et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne encore n'avait été déposé. C'était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat.
Les femmes qui accompagnaient Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.


Cette fois ca y est : le Carême se termine !

Et tandis que Jésus entre à Jérusalem sous les acclamations d’une foule qui pense encore qu’Il est venu renverser le pouvoir en place, et bien nous nous entrons dans la semaine Sainte.

Elle comporte 7 jours comme chaque semaine et pourtant ce n’est pas n’importe quelle semaine !

Pour nous chrétiens, elle est LA semaine ! Celle qui donne tout son sens à notre foi, celle qui mène à la résurrection de notre Seigneur, mais également la résurrection de chacun d’entre nous…

Car au matin de Pâques c’est avec le Christ que chacun d’entre nous va ressusciter…

Nos problèmes seront toujours présents, nos maux aussi certainement, nos douleurs également mais… Mais nous pourrons les regarder autrement…

Nous pourrons les regarder avec dans le cœur tout ce Carême vécu à cheminer avec le Christ, ce Carême où, de semaine en semaine, les textes nous ont amenés à prendre place aux côtés du Seigneur, à l’accueillir dans nos quotidiens, à vivre avec Lui parmi toutes celles et ceux qu’Il a rencontré, à comprendre – ou tout au moins à essayer de comprendre – comment mener nos vies pour contribuer nous aussi à l’avènement du Royaume et ainsi à ressusciter avec le Christ au matin de Pâques….

Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs…

Nous ne sommes qu’au début de cette semaine sainte et le texte de la Passion que nous venons d’entendre fait encore parti de ces textes qui nous aident à comprendre à quel point Dieu et son Fils nous aiment !

« Passion » tout es peut-être résumé en ce mot…

Le Christ est passionné pour l’être humain !

Prenons quelques instants pour remettre ce mot « Passion » dans le quotidien de nos vies…

J’étais la semaine dernière avec des jeunes de 6ème qui cheminent vers leur profession de foi.

A eux aussi j’ai demandé quel était ce mot et ce qu’il voulait dire…

Du haut de leurs 11 ou 12 ans, ils ont essayé d’exprimer ce que, dans leur vie, ce mot représente…

Passion du cheval… Passion de la danse… passion pour les jeux… etc…

C’est à leur mesure qu’ils l’ont exprimé…

Et nous que dirions nous ?
Que représente pour nous le mot passion ?

Quelles sont celles qui nous animent ou nous ont animés ?

Je suis certain que si, comme moi, vous interrogez votre cœur, vous pourrez à un moment ou l’autre de votre vie associer ce mot à quelqu’un plutôt qu’à quelque chose…

La passion, c’est ce feu qui brûle en nous, ce feu qui nous anime…
La passion que l’on a pour quelqu’un nous permet de déplacer des montagnes…

Le timide devient expansif…
Le triste soudain devient heureux…
Le paresseux se met au travail…
Le peureux se trouve un courage qu’il ne se connaissait pas…

Et tout cela par passion

Par passion, certains vont jusqu’à renoncer à vivre selon leur propre volonté, leurs propres envies…

Et certains, comme le Christ vont parfois jusqu’à donner leur vie pour d’autres…

Voilà en quelques mots un piètre résumé de ce qu’est la passion…
Piètre parce que la passion peut revêtir mille autres visages.

Je ne suis cependant pas sur qu’un seul d’entre nous serait capable – par passion – d’endurer tout ce que le Christ a enduré pour nous.

Faut il donc qu’il nous aime pour être entré à Jérusalem comme il l’a fait en sachant qu’il n’en ressortirait que pour aller vers la mort.

Oui, il était Fils de Dieu… Mais il avait choisi d’épouser notre condition humaine et toutes les souffrances que nous venons de décrire il les a réellement vécues…

Son statut de Fils de Dieu ne l’a pas empêché de ressentir les coups…

C’est bien dans la peau de son crâne d’homme que se sont enfoncées les épines de la couronne…

C’est bien dans sa chair d’homme que les clous des fouets ont laissé des marques avec les douleurs que nous ne pouvons qu’imaginer…

Ce sont bien ses mains d’hommes qui ont été transpercées par des clous…

Et tout ce qui l’a aidé à supporter cela c’est l’amour qu’il avait pour nous et la foi qu’il avait en son Père !

Ne croyez vous pas que toutes ces souffrances, tout cet amour vaut bien que nous fassions un peu de place dans ces occupations qui remplissent nos semaines pour nous consacrer vraiment à la semaine Sainte qui commence ?

Eteignons nos téléviseurs si vite allumés…
Sevrons nous – partiellement au moins - l’espace d’une semaine, de toutes les horreurs que nous déversent les trop nombreuses chaines…

Rangeons nos ordinateurs, tablettes, téléphones et autres engins de soit disant communication qui ne sont que trop souvent des moyens de nous renfermer sur nous-mêmes…

L’espace de cette dernière semaine qui mène à Pâques, laissons nous encore et toujours interpeler par les textes et célébrations qui vont nous conduire à la résurrection de notre Seigneur.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ces célébrations ne sont pas des points de passage obligés…
Ce n’est pas parce que nous aurons participé à la célébration du Jeudi Saint ET au chemin de croix du vendredi Saint ET à la veillée Pascale ET aux célébrations du jour de Pâques que nous aurons une plus belle place dans le royaume de Dieu…

Une fois encore Dieu n’est pas un apothicaire qui compte les bons et les mauvais points.

Tous ces temps forts de la semaine Sainte ne sont pas des obligations mais des invitations… Des invitations à nous laisser une nouvelle fois imprégner de l’Amour du Père !

Et le Seigneur a besoin de Nous…

Il a besoin de nous comme il aura besoin de Simon de Cyrène pour porter sa croix.
Il a besoin de nous comme il aura besoin des centurions pour le reconnaître Fils de Dieu

Il a besoin de nous comme il aura besoin des femmes qui au matin de Pâques le reconnaîtront ressuscité…

Il nous demande d’être à ses côtés sur le chemin qui le mène à la mort ET à la résurrection…

Pour autant, je vous rassure, nous n’aurons sans doute pas à endurer les mêmes souffrances que le Christ…

Ce que le Christ, une nouvelle fois nous apprend, c’est à mourir aux autres…
Il est l’agneau qu’on emmène au Golgotha et qui se laisse faire…

Et il nous demande à nous aussi de nous laisser faire…

Ce n’est pas très habituel dans un monde ou on a pris l’habitude de rendre coup pour coup… « Œil pour œil, dent pour dent »…

Ce n’est pas habituel dans un monde où beaucoup pensent d’abord à se servir avant de laisser les autres se servir…

Ce n’est pas habituel dans un monde où beaucoup pensent à tout prendre et à si peu donner…

Ce n’est pas habituel dans un monde où chacun de nous préfère souvent les premières places aux dernières…

Et pourtant c’est bien à cela que le Christ nous appelle…

Dans nos familles, dans nos couples, sur nos lieux professionnels, dans nos quartiers, partout où nous nous trouvons, le Christ nous demande à nous aussi d’aimer les autres comme Lui les a aimés…

Ce grave différent familial que personne n’arrive à surmonter et que nous  cherchons à résoudre au risque de nous faire mettre définitivement sur le côté…

Cette dispute que dans notre couple nous évitons parce que nous laissons tomber le premier même si nous savons que nous avons raison…

Ce service que nous acceptons de rendre à un collègue dont on sait très bien qu’il n’en aura rien à faire et qu’à la première occasion il nous passera encore et toujours devant…

Ce sourire que nous acceptons de redonner à un voisin avec lequel nous nous sommes querellés parce qu’il a fait ceci ou cela et que réellement il avait tort…

C’est tout cela cheminer avec le Christ…
Et peut-être, peut-être oui que cela nous mènera à notre mort.

Mais cela nous mènera inévitablement aussi à la résurrection avec le Christ au jour de Pâques.
Ce matin là, tout ce que nous aurons enduré disparaîtra et avec le Christ nous ressusciterons…

Comment ? Je n’en sais rien…
Quand ? Je ne le ne sais pas d’avantage…
Mais ce que notre foi nous dit, ce qu’elle nous promet c’est que ce temps arrivera et que nous aussi nous ressusciterons de tous nos maux avec le Christ.

Non la semaine Sainte n’est pas une semaine ordinaire…
Non ce ne sont pas que sept jours comme les autres qui se suivent…

La semaine Sainte est la semaine qui tôt ou tard nous mènera tous à la résurrection.
Amen

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