dimanche 4 novembre 2012

2012-11-04 - B - Le grand commandement (Mc 12, 28b-34)



31ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » (Dt 6, 2-6)

Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple d'Israël :
« Tu craindras le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses commandements et ses ordres, que je te prescris aujourd'hui, et tu auras longue vie.
Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t'apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l'a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères.
Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'Unique.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.
Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton cœur. »

2ème lecture : « Le sacerdoce qui ne passe pas » (He 7, 23-28)

Lecture de la lettre aux Hébreux
Dans l'ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de durer toujours.
Jésus, lui, puisqu'il demeure éternellement, possède le sacerdoce qui ne passe pas.
C'est pourquoi il est en mesure de sauver d'une manière définitive ceux qui s'avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours, afin d'intercéder en leur faveur.
C'était bien le grand prêtre qu'il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux.
Il n'a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.
Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s'engage par serment, il désigne son Fils qu'il a pour toujours mené à sa perfection.

Evangile : Le grand commandement (Mc 12, 28b-34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Un scribe s'avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger.

Comme chaque dimanche, les textes ne sont pas posés par hasard…
Si vous les avec bien entendus, vous aurez rapidement compris qu’ils viennent donner un sens magnifique à notre vie…

Du début à la fin, ces trois textes nous rappellent la loi d’amour qui DOIT imprégner notre vie, qui doit imprégner la vie de chacune et chacun d’entre vous.

Alors vous me direz « On le sait… Ce n’est pas la première fois que les textes nous le disent… ».
Cependant si les textes nous le rappellent aussi régulièrement je me plais à croire que c’est parce tous autant que nous sommes, nous avons peut-être tendance à l’oublier dans le quotidien et le tumulte de nos vies…

Nous sommes tous de bonne volonté et nous nous disons quand nous participons à la messe dominicale que nous allons faire un effort… Que nous allons peut-être tenter aborder telle ou telle personne avec le sourire que Dieu lui-même aurait si c’était lui-même qui les abordait…

Et patatraque… Une contrariété nous tombe sur le coin de la figure, toute petite parfois et nous reprenons nos travers à peine retournés dans le monde, parfois même avant d’être sortis de l’église elle-même…

Les textes sont donc là, jour après jour et année après année comme des points de repère pour notre foi…
Ils sont là pour nous rappeler sans cesse à quel point Dieu nous aime et à quel point cet amour est essentiel pour guider nos pas dans le monde au quotidien.


Aujourd’hui donc, les textes nous parlent de l’Amour de Dieu…

C’est à cette conclusion qu’arrive le texte du Deutéronome en se terminant par ce premier commandement de l’ancien testament que nous connaissons tous « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »

Ce texte nous demande de craindre le Seigneur.

Il ne s’agit pas d’en avoir peur mais de l’aimer, de l’aimer et d’observer ses commandements ; Le texte nous dit que c’est ainsi que nous aurons une longue vie. Il est ajouté dans ce texte : « tu veilleras à mettre en pratique ce qui t'apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l'a promis le Seigneur ».

Il ne s’agit là que de bon sens… Les règles qui sont données à Moïse, ces 10 commandements dont nous avons déjà mainte fois entendu parler, ne sont que des principes de bon sens et les suivre ne peut que nous rendre heureux.

Dans le monde qui nous entoure, ces règles de bon sens changement cependant…

Il n’y a qu’à regarder le journal télévisé pour se rendre compte que les vols, la violence, les adultères, les meurtres même, sont monnaie courante…

Petit à petit les hommes se sont éloignés de Dieu, se sont affranchis de ces commandements, ces règles de bon sens dont je viens de parler et pour autant cela ne semble pas les rendre plus heureux.

Peut-être l’avez-vous remarqué, ces commandements sont tous à la forme négative « Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi… » « Tu ne commettras pas de meurtre… » « Tu ne porteras pas de faux témoignage… ».

Toutes ces choses sont principalement des interdictions qui posent des limites…
Elles sont pourtant importantes et il nous est évident que les respecter correspondent là encore à de bons principes, des règles de bon sens.


Dans l’Evangile, ce sont des phrases positives que Jésus emploie « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Entre les 10 commandements de l’ancien testament et les deux commandements nouveaux que Jésus il n’y a pourtant pas d’opposition.

Ces commandements s’adressent à des personnes différentes dans un environnement différent.

Des commandements à la forme négative ne peuvent cependant pas suffire à orienter la vie de façon positive.

Prenons une comparaison simple ; Quand on veut éduquer un enfant, on ne se contente pas de lui dire ce qui est interdit ; On s’efforce de lui montrer ce qui est bien, ce qui correspond à un idéal de vie dont on sait au fond de soi que cela l’aidera à être heureux.

Pour notre vie chrétienne il en va de même.

Certes il ne faut pas voler, il ne faut pas tuer, il ne faut pas porter de faux témoignage, mais tout cela ne fait pas un idéal de vie…
Ca manque singulièrement de positif !

Et c’est pour cette raison que Jésus nous ramène à l’essentiel ; à ces deux commandements qui donnent tout le sens à notre foi, à notre vie de chrétien, tout ce qui peut constituer notre idéal : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

La question que nous pouvons nous poser alors c’est : « Comment atteindre cet idéal ? » « Que devons-nous faire pour l’atteindre ? »

Et bien la réponse est simple : Rien !
Rien au sens où nous l’entendons… Il n’y a pas d’ACTION à proprement parler à réaliser…
Dieu n’est pas un apothicaire et il n’a rien d’un comptable qui ferait un bâton dans un grand livre chaque fois que nous faisons une bonne action ou qui l’effacerait chaque fois que nous péchons.

Dieu nous a aimé le premier et tout ce qu’il nous demandé, c’est de l’aimer en retour, de l’aimer lui ET d’aimer également toutes celles et ceux qu’Il met sur notre route.

Il s’agit de ce prochain dont nous parle si souvent l’Evangile.
Et pourtant ce prochain n’est pas forcément un inconnu mourant de la faim ou de la guerre dans une contrée lointaine.

Ce prochain est peut-être actuellement à côté de chacun de vous en ce moment…
Ce prochain est peut-être tout simplement là, derrière la porte de cette église…
Ce prochain, c’est tout simplement celui que je prends le temps d’écouter, de rencontrer…

L’amour qui me conduit à l’aimer est le même amour qui me conduit à aimer Dieu.

Notre humanité et nos limites peuvent parfois nous éloigner de cet idéal et pourtant, si nous avons la foi, c'est-à-dire si nous le VOULONS réellement et que nous VOULONS lui faire confiance alors Dieu nous ramènera toujours à cet amour qui correspond à l’idéal de notre vie.


La lettre au Hébreux de la seconde lecture va exactement dans le même sens.
Elle nous décrit Jésus comme le grand prêtre qui s’est totalement offert à Dieu ; c’est lui le plus bel exemple de l’Amour qui se donne réellement et totalement.

Ces deux dernières semaines la seconde lecture faisaient déjà cette comparaison entre Jésus et le grand prêtre…
Elle le décrivait comme ce lient entre Dieu et les hommes…

Cette comparaison nous montre le chemin… C’est en agissant à l’image du Christ que nous nous rapprochons le plus de l’Amour que Dieu attend de nous.

C’est en nous tournant vers la croix, en prenant le temps de tenter de comprendre comment le Christ a vécu, que nous pouvons comprendre ce que Dieu attend de nous, ce que veut réellement dire « Aimer ».

Amen

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