Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Parlant à la foule en parabole, Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. »
« Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. »
Il disait encore : « À quoi pouvons-nous comparer le
règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est
comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus
petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l'a semée, elle
grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues
branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur
annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la
comprendre. Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en
particulier, il expliquait tout à ses disciples.
Le thème récurrent dans les
trois textes de ce jour est l’espérance…
Et au travers de ces trois
textes ce sont des communautés éprouvés auxquelles s’adressent successivement
Ezéchiel, l’Apôtre Paul et Jésus lui-même par la bouche de Saint Marc.
Dans la première lecture
tout va mal…
Les habitants de Jérusalem
ont été déportés à Babylone et Ezéchiel lui-même a assisté à la chute totale de
son pays.
Le peuple n’y croit plus et
pense que tout est fini, que c’est la fin irrémédiable de leur religion.
C’est du fond d’un exil
contraint que le prophète nous rapporte cette parabole du jeune rameau qui
finit par devenir un cèdre, cet arbre énorme et puissant qui est capable de
pousser dans des conditions parfois très difficile au point de finir par en
abriter toutes sortes d’oiseaux.
Dans la seconde lecture les
choses ne vont pas vraiment beaucoup mieux…
L’Apôtre Paul s’adresse à la
communauté de Corinthe. Les chrétiens qui y vivent sont des exilés eux aussi
mais ils gardent la foi grâce à Paul justement…
Ils savent qu’au retour du
Seigneur ils auront à rendre compte de la façon dont ils auront vécue et
transmis la Parole de Dieu.
Et dans le texte d’Evangile,
c’est au tour de Marc d’aller dans le même sens.
La communauté qui l’entoure
commence à trouver le temps long…
Voilà des années que le Seigneur
est parti et ils attendent toujours que le règne de Dieu arrive…
Quand les persécutions
vont-elles cesser ?
Quand le peuple des
chrétiens va-t’il être reconnu ?
Quand va-t’il enfin pouvoir
vivre en paix ?
Quand… Quand … Quand…
Quand le Seigneur va-t’il
revenir pour établir son règle ?
Et du coup d’autres
questions se font pressantes…
Faut-il encore croire et
espérer en un Royaume fantôme ?
Ce Jésus après tout,
peut-être n’était il qu’un homme comme les autres…
Alors, oui il a fait de
belles choses, mais c’était il y a longtemps…
Dieu, s’il existe, aurait-il
fini par nous abandonner ?
Mais ces questions que se
posait la communauté qui entourait Marc, ces questions ne sont elles pas
parfois les nôtre aujourd’hui ?
Les statistiques le
montrent : Dans notre Pays les chrétiens sont de moins en moins nombreux…
Beaucoup de nos frères se
demandent où est ce Dieu dont nous leur parlons…
Où est il et surtout que
fait il quand on voit tant d’hommes, de femmes et d’enfants qui souffrir à
travers le monde ?
Que fait-il pour empêcher
d’agir les despotes que nous voyons sans cesse à la télévision et qui
s’enrichissent d’avantage chaque jour sur le dos de peuples qu’ils sont
pourtant sensés protéger ?
Dans notre pays même où
est-il ce Dieu alors que tant d’hommes souffrent encore de maladie, d’isolement
et que tant d’hommes et de femmes n’ont même pas un toit au dessus de leur
tête ?
C’est l’Evangile de ce jour
qui peut nous donner la réponse à toutes ces questions.
Le Christ utilise deux
paraboles que nous connaissons bien mais dont nous ne percevons peut-être pas
tout le sens.
La première nous parle d’un
homme qui jette du grain dans son champ… Notez bien qu’on dit « jeter »
et pas « semer »… L’homme le jette sans distinction et pourtant le
texte nous dit que quoi que fasse cette homme, qu’il dorme ou qu’il se lève,
sous entendu qu’il le travaille ou qu’il ne s’en occupe pas, la semence germe
et grandit.
On nous dit même en parlant
de l’homme qu’il ne sait comment cela se fait…
Et bien ces paroles étaient
vraies pour la communauté qui entourait Marc et elles le sont également pour
nous aujourd’hui.
Que nous cherchions ou non à
travailler au royaume de Dieu…
Que nous cherchions à semer
la bonne parole ou que nous la rejetions sans en prendre soin et bien le
royaume de Dieu est belle et bien en « gestation » si je puis dire.
Si nous venons à la messe
simplement pour nous donner bonne conscience et que nous retournons dans le
monde sans nous y investir et en prenant bien soin de ne préserver que nos
propres intérêts…
Si nous participons à la vie
de notre Eglise pour nous occuper en nous appropriant des services plutôt qu’en
les offrant aux autres…
Alors nous sommes semblables
à cet homme qui jette la Parole de Dieu…
Nous ne contribuerons pas à
son développement et peut-être même serons nous un frein… Mais comme l’homme de
l’Evangile nous serons quand même étonnés de voir qu’elle continue à grandir et
à se répendre.
Si nous agissons ainsi nous perdons
le vrai sens de notre foi.
Si nous agissons ainsi nous
sommes alors comme cet homme dont nous parle l’Evangile, qui rejette l’Amour de
Dieu ce qui ne l’empêchera absolument pas de se réaliser… Mais sans nous !
Le message est à double
tranchant…
Il dit à ceux qui ne veulent
pas croire, qui ne veulent pas prendre la suite du Christ, voir même qui
cherchent à démolir l’Eglise et à la réduire à néant, que le royaume de Dieu continuera quand même à
se développer.
Mais il est aussi un
formidable message d’espoir pour toutes celles et ceux qui sont disposés à
recevoir la Parole de Dieu et à faire de leur mieux pour la faire fructifier.
A ceux là, Dieu dit que rien
de ce qu’ils font n’est perdu et que tout ce qu’ils font pour prendre la suite
du Christ en se mettant au service de leurs frères, contribue à ce que la
semence grandisse et grandisse jusqu’à devenir cet arbre de la seconde parabole.
Nos actions ont beau nous
sembler aussi insignifiantes que la graine de moutarde, le Seigneur nous dit
qu’elles contribuent à ce que le royaume de Dieu soit un jour aussi fort et
puissant que cet arbre qui dépassera toute plante et à l’ombre duquel nombre de
créatures pourront trouver le repos.
Non, travailler à
l’avènement du royaume de Dieu n’est pas vain !
Non, aimer ses frères et
faire de notre mieux pour les aider n’est pas passé de mode !
Amen.
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