dimanche 20 mai 2012

2012-05-20 - B - La grande prière de Jésus « Consacre-les dans la vérité » - Jn 17, 11b-19


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé sur eux, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte de sorte que l'Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu'ils aient en eux ma joie, et qu'ils en soient comblés.
Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité. » 

Nous sommes au lendemain de l’ascension.

Après être apparu régulièrement à ses disciples depuis sa résurrection, Jésus disparaît maintenant à leur regard.

Désormais, c’est le temps de NOTRE Église qui commence…
Tout comme ces apôtres de la première heure, nous sommes depuis dans l’attente de son retour dans la Gloire !

Nous sommes les héritiers des premiers apôtres et tout comme eux, nous sommes toujours, nous aussi, envoyés dans le monde porter la bonne nouvelle de l’Évangile.

La première lecture nous raconte comment Pierre propose de remplacer Judas…
Cette première lecture tente sans doute de nous montrer qu’à l’époque déjà, la transmission de La Parole se devait d’être un minimum organisée…
Il fallait remplacer Judas pour permettre à l’Église d’être une et entière et de pouvoir poursuivre sa mission.

Mais ce qui est plus singulier, c’est la façon dont Judas est remplacé.
Le texte nous dit qu’on tira au sort et que cela tomba sur Matthias.

A première vue, ca peut sembler une méthode bien peu orthodoxe pour choisir le remplaçant d’un homme choisi par notre Seigneur lui-même.
On aurait pu s’attendre à des discussions interminables sur les mérites des uns et des autres, voir un vote même, qui aurait d’ailleurs sans doute été contesté…

A la place de cela, c’est par un tirage au sort que Matthias est choisi.

Loin de nous montrer la désinvolture ou le manque d’intérêt des apôtres, ce texte nous montre à quel point ils faisaient confiance à Dieu pour les aider dans ce choix, et même si j’ose dire, le faire à leur place.

Mais attention… Ce n’est pas un simple lancé de dés…
Le texte nous dit bien qu’avant que le sort n’en décide, les apôtres avaient remis ce choix à Dieu dans la prière.
Ils étaient tellement certains de on intervention qu’ils n’ont eu aucun mal à voir dans leur tirage au sort la volonté de Dieu.

Et cela nous renvoie bien évidemment aux choix de nos vies…

Alors, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Il ne s’agit pas de jouer les décisions importantes de vos vies aux dés ou à la roulette Russe…

Il s’agit simplement de réapprendre à s’en remettre à Dieu comme le faisaient les apôtres.

Nous vivons dans un monde qui a pour habitude de vouloir tout maîtriser, de vouloir tout contrôler.
Nous sommes tous tellement imprégnés par cette culture que nous cherchons toujours à tout résoudre par nous-mêmes.
Et même quand nous avons tout essayé, nous continuons à nous épuiser à vouloir trouver  des solutions.

Trop souvent ce n’est qu’une fois au fond du trou que nous pensons, quand nous y pensons, à nous en remettre à Dieu.

Et même quand nous arrivons à prier le Seigneur de nous aider, nous reprenons les rennes puisqu’en fait nous voudrions qu’il nous exauce selon NOS critères…

Ce n’est plus « que TA volonté soit faite » mais « que MA volonté soit faite ».

Nous donnons au Seigneur les clefs de la voiture et sitôt qu’il est assis au volant, nous lui disons par où passer et comment conduire…

Quand allons nous comprendre, comme l’avaient fait les apôtres, que tout peut être remis à Dieu ?

Avant qu’une situation ne devienne à ce point compliqué que nous n’arrivions plus à y voir clair, pourquoi n’apprenons nous pas à nous en remettre à Dieu ?

Remettons-lui les clefs de la voiture, laissons-le s’installer et la guider lui-même ou bon lui semble…

La première fois que quelqu’un m’a tenu ce raisonnement, je l’ai écouté patiemment et j’ai essayé de réfléchir à la situation…

Je me suis alors demandé comment Dieu allait bien pouvoir résoudre cette situation à laquelle je pensais et qui était si mal partie…
Comment il allait bien pouvoir faire en sorte que les gens auxquels je pensais s’entendent et comprennent enfin qu’en travaillant ensemble on arrive à un meilleur résultat qu’en se tirant tout le temps dans les pates…

En fait, j’étais déjà entrain, du fond de mon humanité, de reprendre au Seigneur les clefs de la voiture que je lui avais laissées quelques minutes auparavant…

Dieu nous invite au lâcher prise !
Dieu nous invite à lui faire RÉELLEMENT confiance…

Quand une situation nous semble à ce point difficile que nous nous en remettons à Dieu alors, sachons le laisser agir ; Laissons-le prendre possession de la voiture et prendre la route qu’il veut…

A défaut de choisir la plus courte, la plus facile ou la plus rapide il est certain qu’il choisira celle qui mènera à notre bonheur.

C’est d’ailleurs ce qu’Il a fait puisque la situation dont je viens de vous parler ne s’est absolument pas résolue comme je l’imaginais, mais elle s’est résolue et sans que personne ne soit lésé.

Souvenez-vous des premières paroles du Pape Jean-Paul II au jour de son élection : « Ayez confiance ! »

Et le texte d’Évangile d’aujourd’hui nous dit que nous pouvons avoir confiance…
Et même si le monde entier est contre nous… Même si les situations de nos vies nous semblent impossibles à résoudre, Dieu ne nous laissera pas tomber, c’est le Christ lui-même qui nous l’assure.

Amen.

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