Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
À l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié.
Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère :
« Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne pour ta purification ce que Moïse prescrit dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.
L’Evangile de ce jour, nous rappelle combien la situation des lépreux était dramatique au temps de Jésus.
En raison de leur maladie, on les considérait comme des impurs…
Les croyances de l’époque faisaient d’eux des pécheurs qu’ils n’étaient d’ailleurs pas forcément.
Et toujours en raison de leur maladie, ils étaient considérés comme un danger dont il fallait absolument se protéger.
De fait, ils vivaient à l’écart des communautés, a l’écart de leurs propres familles.
De nos jours la lèpre n’est plus une raison d’exclusion et comme nous avons maintenant les moyens de la soigner, c’est même devenu une cause de générosité pour de nombreux pays.
Mais ce n’est pas parce que la lèpre est « sous contrôle » si on peut dire, que toutes les formes d’exclusion ont disparu, bien au contraire.
Quand on lit l’Evangile d’aujourd’hui, on s’aperçoit très vite que 2000 ans plus tard l’exclusion est toujours d’actualité.
2000 ans plus tard ce n’est plus à cause de la lèpre que l’on exclue les gens mais à cause d’autres maux.
Dans notre société qui ne pense qu’au profit à outrance, un homme ou une femme qui se retrouve au chômage perd bien souvent du même coup son emploi mais également ses amis, voir même parfois son droit d’exister.
De même quelqu’un qui est atteint du SIDA est bien souvent condamné sans appel et on le rejette en suspectant ses mœurs alors qu’il a peut être contracté la maladie lors d’une simple transfusion sanguine.
Que dire également de nos comportements vis-à-vis des personnes que nous voyons dans la rue et que malheureusement nous évitons bien plus souvent que nous les aidons.
L’Evangile que nous propose Saint Marc aujourd’hui, nous invite à changer nos comportements.
Cet Evangile nous montre Jésus au cœur des quartiers inhabités, de ces endroits où seuls les lépreux sont parqués entre eux.
Il ne craint pas d’aller à la rencontre des lépreux, ces lépreux qui sont les exclus de son temps.
Et bien sur un lépreux vient à sa rencontre. Il lui demande son aide ; il le supplie même en tombant à ses genoux.
Ce que la loi de moïse dit c’est qu’il faut s’éloigner des lépreux, les éviter à tous prix.
La lèpre est une maladie terriblement contagieuse, nous le savons tous.
Il suffisait de toucher un lépreux pour attraper la maladie soi-même.
Et bien là c’est le contraire… Jésus touche le lépreux et c’est le lépreux qui est purifié. L’Evangéliste fait exprès d’insister sur ce point.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, notre époque aussi connait ses propres lèpres et ses propres lépreux.
Elles s’appellent chômage, cancer, sida, drogue alcoolisme, etc…
Il y a aussi des lèpres moins visibles, ces lèpres psychologiques qui font pourtant tout autant souffrir celles et ceux qui nous entourent… Divorce, solitude, etc… font aussi partie des lèpres de notre temps.
Mais rassurons nous, contrairement à la lèpre qui sévissait au temps de Jésus, nos lèpres à nous ne sont la plupart du temps pas contagieuses.
Rien ne dit donc que parce que nous nous approchons d’un sans abri, nous deviendrons sans abri nous-mêmes et je peux vous assurer qu’à nous rapprocher de personnes seules nous ne pourront que contribuer à ce qu’elles le soient moins.
Mais dans le monde où nous vivons, il faut parfois que nous nous fassions violence pour aller vers les autres.
Ce monde est tellement individualiste, tellement tourné vers le pouvoir des choses, tellement tourné vers la finance et la consommation pour soi, que l’AUTRE n’y a bien souvent pas sa place surtout si cet AUTRE est dans la souffrance ou la détresse.
En ce week-end santé, l’Evangile nous rappelle qu’à la suite du Christ nous sommes invités à aller à la rencontre de celles et ceux de ce monde qui sont dans la peine ou la souffrance.
Même si nous ne sommes pas tous capables d’aller donner un coup de main au sans abris de Calais ou de tendre la main à ceux d’entre nous qui se trouvent dans la rue, les possibilités d’aider ne manquent cependant pas.
Il existe autour de nous de très nombreuses associations caritatives qui seront toujours heureuses de nous accueillir pour venir en aide d’une manière ou d’une autre à nos frères.
Qui sait… Peut-être sommes nous des Sœurs Emmanuelle ou des Mères Térésa en puissance… Il suffit parfois de nous y mettre pour découvrir qu’un geste n’est pas aussi impossible qu’il pouvait nous paraître.
Jusqu’au bout le Christ a été à l’écoute des plus petits et des pauvres.
Sur la croix même il a réussi à sauver l’âme de ce larron qui était à ses côté et qui le suppliait de lui réserver une place dans Le Royaume !
Mais, je l’ai dit il y a quelques instants, ce n’est pas toujours facile de se mettre au service des autres…
La seule chose que Dieu nous demande, c’est de lui faire confiance comme le lépreux de notre histoire a fait confiance à Jésus.
Cette confiance peut tout changer.
Cette confiance peut nous guérir nous aussi.
Car après tout, si nous ne savons pas aller à la rencontre des autres si nous avons cette limite en nous, peut-être est-ce parce que nous aussi nous avons besoin d’être guéri par le Christ.
Notre mal s’appelle peut-être crainte du qu’en dira-t’on… s’occuper des autres dans un monde comme le notre n’est pas toujours bien vu…
Notre mal s’appelle peut-être crainte d’être bouleversé…
Plus grave parfois, ce mail s’appelle peut-être égoïsme…
Ce sont là aussi des maux que le Christ lui-même peut guérir en nous.
Tout comme le lépreux de notre Evangile, sachons ouvrir notre cœur avec confiance.
Laissons Dieu y faire sa demeure…
Laissons le nous guérir nous aussi pour qu’à notre tour nous puissions guérir la lèpre de nos frères et nos sœurs.
Amen
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