Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l'Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez. »
Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ).
André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).
Et voici un des textes qui racontent les premiers pas de notre Eglise.
Après avoir beaucoup entendu parler de lui, après se l’être fait désigner par Jean Baptiste, André et son frère Simon, se mettent à suivre Jésus.
A n’en pas douter, ils ont entendu parler de ce Jésus qui commence tout juste sa vie publique, mais qui a déjà institué le baptême et qui commence à ramener à lui de plus en plus de personnes.
Quand nous entendons ce genre de texte, il faut toujours essayer de nous rappeler que nous sommes vingt et un siècles après les faits.
Pour nous il est facile de savoir qui est Jésus puisque nous connaissons la suite de l’histoire ;
Mais pour les gens de l’époque, pour André et Simon dont nous parle le texte d’aujourd’hui, ce n’est pas du tout la même chose.
Ils sont deux hommes qui vivent sous l’occupation romaine et qui comme beaucoup attendent ce sauveur dont parle l’écriture, cet homme envoyé de Dieu qui va les libérer… et dans leurs têtes, les « libérer » veut sans doute avant tout d’abord dire les libérer de l’oppresseur romain…
Ces hommes n’avaient pas derrière eux vingt et un siècles d’histoire.
Ils n’avaient pas encore le nouveau testament puisque ce sont eux les acteurs de ce nouveau livre.
Ils n’avaient pout toute référence que la loi de Moïse transmise de génération en génération.
Et c’est avec tout ce « passif » si j’ose dire, qu’ils découvrent cet homme dont ils attendent tant.
Jésus perçoit immédiatement cela et sa première question n’est pas anodine : « Que cherchez-vous ? ».
Et comme à chaque fois – les textes d’Evangile sont toujours faits pour nous interpeler quelque soit notre époque – et comme à chaque fois donc, c’est aussi à nous que ce texte s’adresse…
Et donc, à nous, vingt et un siècles plus tard, Jésus pose la même question « Que cherchez-vous ? ».
A nous qui nous retrouvons dans cette église ce soir/ce matin, Jésus demande ce que nous sommes venus chercher…
Sommes-nous venus chercher un instant de répits dans nos vies si bruyantes ?
Sommes-nous venus confier à notre Père les difficultés et les joies vécues tout au long de notre semaine ?
Sommes-nous venus retrouver les amis avec lesquels nous partageons la même foi ?
Sommes-nous venus par habitude, sans trop savoir pourquoi ?
Et c’est bien avec tout cela que le Christ nous accueille ce soir/ce matin…
Vous la savez aussi bien que moi, même si l’enfant que nous avons accueilli à la crèche il y a quelques jours à peine a bien grandi, c’est toujours ce même Jésus qui nous reçoit tout entiers… avec nos peines et avec nos joies, avec nos forces et nos limites… ce même Jésus qui comme aux premiers apôtres nous demande « Que cherchez-vous ? ».
Et s’il nous le demande, c’est pour que nous prenions le temps de nous poser nous aussi cette question… Que sommes-nous réellement venus chercher ?
…..
Les premiers apôtres n’avaient pas comme nous la chance de pouvoir réfléchir à cette question et c’est tout naturellement qu’ils lui répondent « Maître, où demeures-tu ? ».
Cela peut nous sembler puéril, anodin comme réponse et pourtant, même si on peut très bien imaginer que les premiers apôtres l’ont plutôt prononcée d’instinct qu’après réflexion, elle traduit cependant toute leur attente.
Jésus est encore un inconnu pour eux…
Certes ils en ont entendu parler par Jean Baptiste, mais ils n’en savent encore que très peu…
Leur souhait est de mieux le connaître. Peut-être imaginent-ils s’en faire un ami, mieux : un allié, cet allié qui les aidera enfin à sortir l’occupant romain…
Et donc pour mieux le connaître, quoi de plus naturel que de vouloir venir chez lui…
Quand nous faisons la connaissance de quelqu’un et qu’après quelques échanges nous sentons que cette personne nous plaît et que nous aimerions mieux la connaître, ne faisons nous pas de même ?
Soit elle nous invite chez elle soit c’est nous qui l’invitons pour poursuivre nos discussions, nos découvertes ; nos partages autour d’un café ou d’un repas chez l’un ou chez l’autre.
Et bien il en est de même dans le texte d’aujourd’hui.
Ce texte de Saint Jean nous invite à aller plus loin avec Jésus…
Ce texte voudrait éveiller en nous le désir de mieux connaître Jésus, de savoir où il habite de nous inviter chez lui pour le café ou de l’inviter à notre table pour demeurer le plus souvent et le plus longtemps possible auprès de lui.
Plus tard, les apôtres apprendront que Jésus demeure auprès du Père et que le Père demeure en lui…
Ils apprendront également que celui qui veut être proche du Père doit d’abord être proche, demeurer auprès du Fils.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » ; C’est pour cette raison que l’Eucharistie est aussi importante.
Elle nous permet de demeurer auprès de Jésus.
Elle permet à Jésus de demeurer auprès de nous.
Et parce qu’il est Fils de Dieu, elle nous permet de demeurer auprès du Père.
Cette bonne nouvelle est faite pour nous préparer à une autre bonne nouvelle toute aussi importante : La résurrection…
Dans quelques semaines Jésus va dire à ses apôtres qu’il part leur préparer une place dans le royaume de Dieu.
Et puisqu’en s’adressant à ses apôtres c’est aussi à nous qu’il s’adresse d’âge en âge, et bien c’est aussi pour nous qu’il part préparer une place ; Nous sommes tous appelés à entrer dans la demeure éternelle de Dieu.
Et pour mériter cette place, il nous faut nous conformer aux commandements qu’il nous a laissé ces commandements d’amour de Dieu et de notre prochain.
Et comment pouvoir nous conformer à ces commandements ?
Comment permettre à Jésus de nous préparer à nous aussi une place auprès du Père ?
Et bien tout simplement, comme nous invite le texte d’aujourd’hui, en demeurant auprès de Jésus dans le quotidien de nos vies, en devant si intime avec lui qu’il pourra nous aider au quotidien à mettre en pratique les commandements d’amour de Dieu et de notre prochain.
Voilà ce que nous devons venir chercher quand nous nous retrouvons chaque dimanche : la proximité, l’intimité avec le Christ, cette intimité que, sans le savoir réellement dans le récit d’aujourd’hui, les premiers apôtres recherchaient eux aussi, certains qu’elle allait les mener au vrai bonheur dans leur vie.
Amen.
Merci pour l'homélie continue avec courage
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