Evangile selon Saint Luc 18,9-14
Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain.
« Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois pas semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. »
« Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! »
« Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare qui était devenu juste, et non pas l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus comme à son habitude attire notre attention et surtout notre réflexion grâce à une parabole…
Il nous parle d’un pharisien qui pense vraiment être un homme juste aux yeux de Dieu parce qu’il accomplit tout un tas de rituels…
Il va au temple régulièrement, il donne le dixième de tout ce qu’il gagne, il jeune deux fois par semaine et se croit ainsi propre et net au regard de Dieu…
Jésus nous parle également d’un publicain qui n’ose pas s’avancer dans le temple, on dit qu’il se tenait à distance…
Il se frappe la poitrine et n’ose même pas lever les yeux vers le ciel tant il se croit sale et indigne de pouvoir s’adresser à Dieu en le regardant.
Et moi, aujourd’hui, en 2010, qui suis-je ?
Je vais à la messe chaque dimanche…
Je ne donne pas le dixième de ce que je gagne, mais je veille à ce que je mette suffisamment à la quête, quand j’ai de la monnaie, pour me sentir content de moi en quittant l’église…
Et est-ce que je participe à la vie de cette église ?
Mais bien sur… j’anime les préparations au mariage, je m’occupe des jeunes qui préparent leur profession de foi… Il m’arrive de diriger la chorale aussi…
Et il m’arrive même à l’occasion de jeûner moi aussi pendant le carême ou l’avent…
Je suis ce pharisien qui se satisfait de ce qu’il est et qui ne manquera pas une fois sorti de l’église de recommencer à dire du mal de son frère parce qu’il ne pense pas comme moi, parce qu’il a fait ceci ou cela que je déplore voire même que je condamne…
Heureusement il m’arrive quand même aussi parfois d’être ce publicain, quand j’ai enfin l’humilité de me rendre compte de mes erreurs…
Cette histoire qui d’adressait à des hommes bourrés d’autosatisfaction il y a 2000 a traversé le temps et s’adresse aussi à chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui…
Mais ne nous y trompons pas… Ce genre de parabole n’est pas juste une leçon de morale ou du moins pas seulement…
Nous ne sommes plus des enfants et Jésus en appelle à notre intelligence, à notre réflexion comme je le disais en commençant cette homélie…
Il nous invite une nouvelle fois à la confiance…
Cette confiance qui nous donne le courage de nous regarder tels que nous sommes…
Cette confiance qui nous aide à porter à la face de Dieu cette bonté qui est en nous, que nous voulons voir grandir, mais qui est si vite mise à mal par nos limites humaines.
Dieu nous aime au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer…
Dieu accueille nos demandes sincères de pardon avec bienveillance et nous pardonne…
Dieu nous aime tels que nous sommes, conscient que notre humanité nous rattrape bien souvent.
Il ne nous demande pas de devenir Superman, il veut simplement que nous soyons nous-mêmes, et nous demande de lui faire confiance pour le reste…
Dans les préparations au mariage, nous expliquons que le mot confiance et le mot soumission veulent en fait dire la même chose…
Il nous arrive souvent de reprendre la lettre de Saint Paul que vous avez forcément déjà entendue et dans laquelle il est dit que « la femme sera soumise à son mari »
Les jeunes femmes réagissent très fort à cette phrase…
« Soumise à mon mari… certainement pas… on est plus au moyen âge »
S’ils réagissent ainsi c’est que dans notre société moderne l’expression « se soumettre » signifie « devenir l’esclave de l’autre ».
Or il n’en est rien…
Se soumettre c’est faire tellement confiance à l’autre, qu’on peut lui partager ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes, sans la crainte qu’il (ou elle) l’utilisera contre nous…
Au contraire… Il nous aidera à porter ce que nous ne sommes pas et nous aidera à grandir, à nous révéler…
Alors sachons frères et sœurs, nous en remettre à Dieu en toute confiance…
A l’image du publicain, sachons nous soumettre volontairement à Lui certains qu’il nous aidera lui aussi à porter ce que nous ne sommes pas pour nous rendre meilleurs chaque jour.
Amen.
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